Photo : Archives Radio Canada
Le 20 juin 1980, 46 000 personnes sont réunies au Stade Olympique de Montréal pour y voir Sugar Ray Leonard et Roberto Duran se disputer le titre de champion WBC des poids mi-moyens (145 livres). Encore à ce jour, ce combat entre deux légendes de la boxe demeure l’événement qui a attiré la plus grande foule dans l’histoire de la boxe au Canada.
Si ce duel devait marquer l’histoire de la boxe canadienne par sa foule record, c’est plutôt le combat de demi-finale de la soirée, opposant « le tueur de Buckingham » Gaëtan Hart au Montréalais Cleveland Denny, qui aura changé à jamais la pratique de ce sport.
Au 10e et dernier round du combat, Denny s’écroule sous les coups de son rivale et perd le combat par K.-O. Il quittera la Stade olympique sur une civière, inconscient.
Le médecin révèlera le lendemain qu’un caillot de sang s’est logé dans le cerveau du Montréalais. Le 2 juillet 1980, Denny meurt. Il était alors âgé de 24 ans.
La Régie prend le dossier en main
La Régie de la sécurité dans les sports du Québec met alors sur pied la commission Néron, chargée d’évaluer les dangers de la boxe.
Le 14 mai 1981, le rapport Néron, incendiaire, est finalement déposé. Ce rapport recommande plusieurs modifications au livre de règlements.
On propose alors qu’une seule association ne s’occupe désormais de superviser la boxe. La Fédération de boxe professionnelle du Québec (FBPQ) sera alors créée.
Également, le Rapport Néron recommande une amélioration et un meilleur encadrement quant au bandage des mains. On propose aussi une période de repos obligatoire suite à un combat et un suivi médical systématique.
Finalement, Gilles Néron souligne l’importance de diminuer le nombre de rounds d’un combat et d’interdire une trop grande différence de poids entre deux pugilistes.
Peu à peu, chacune des recommandations du Rapport Néron seront adoptées par la Fédération. Déstabilisées par la mort de Cleveland Denny, les autres associations canadiennes suivront aussi ces changements de réglementation. Comme quoi Cleveland Denny, bien malgré lui, aura laissé son empreinte sur la boxe canadienne plus qu’aucun boxeur ne pourra le faire durant sa carrière.
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